Le marché des bioplastiques n’y échappe pas, le réchauffement climatique et la pollution des sols et des océans par le plastique sont au centre de l’actualité. La prise de conscience de nos sociétés se poursuit et de plus en plus de citoyens souhaitent que des solutions soient mises en place pour endiguer ce problème.
Bien que les plastiques d’origine fossiles aient mauvaise presse, les bioplastiques ont le vent en poupe. En effet, ceux-ci comprenant les plastiques biosourcés et/ou biodégradables poursuivent leur croissance. Retour sur les dernières tendances du marché.
La transition vers une économie circulaire et à faible intensité de carbone, la demande croissante des consommateurs pour des produits plus respectueux de l’environnement ainsi que l’amélioration des propriétés et les nouvelles fonctionnalités de ces matériaux innovants, sont autant de facteurs qui entraîneraient une croissance d’environ 15 % de la production mondiale de bioplastiques d’ici les cinq prochaines années. Selon les dernières prévisions, celle-ci atteindra les 2,42 millions de tonnes en 2022.
Cette croissance est portée notamment par les Polyhydroxyalcanoates (PHA), polymères qui suscitent aujourd’hui beaucoup d’engouement, et par l’entrée sur le marché du Polypropylène biosourcé. Le PP est un polymère largement employé aujourd’hui pour de nombreuses applications grâce à ses propriétés versatiles de rigidité, résistance aux chocs et facilité de transformation. Le PP biosourcé, possédant les mêmes propriétés que la version issue de la pétrochimie, devrait ainsi voir ses capacités de production multipliées par 6 d’ici 2024. De son côté, la famille des PHAs continue de se développer et poursuit son essor, ses capacités de production passant de 25 320 tonnes à 160 000 tonnes en 2024.
Marché des bioplastiques : les biodégradables majoritaires
Du côté des polymères biosourcés et non biodégradables (représentant environ 44% des bioplastiques), les prévisions pour les cinq prochaines années montrent un accroissement du volume de PE biosourcé disponible. Au contraire, le volume de PET partiellement biosourcé devrait diminuer (206 780 tonnes en 2019 contre 145 220 tonnes en 2024) au profit du PEF dont l’entrée sur le marché est prévue en 2023. Ce dernier a des propriétés sensiblement identiques au PET mais avec des propriétés barrières et thermiques plus performantes.
Des versions 100% biosourcées du PET sont également à l’étude et devraient être disponibles à l’horizon 2025, concentrant ainsi les efforts de R&D. Le caractère recyclable de ces matériaux dans les filières existantes est de plus vu comme un atout majeur dans la gestion des déchets.
Concernant les polymères biodégradables, le marché est dominé par les compounds base amidon, le PLA et le PBAT. Au cours des prochaines années, les tendances ne devraient pas être modifiées et ils devraient représenter 55% du marché des bioplastiques en 2024. La capacité à se biodégrader est aujourd’hui une fonctionnalité très recherchée dans de plus en plus d‘applications où les produits peuvent se retrouver dans la nature après leur utilisation. La biodégradation en milieu aquatique est de ce fait étudiée de très près dans de nombreux projets.
Les biopolymères sont toujours présents dans de nombreux secteurs comme ceux de l’emballage, du textile, de l’automobile et du transport, des biens de consommations ou encore de l’agriculture et horticulture. Le domaine de l’emballage (rigide et souple) reste encore leader avec près de 53% des parts de marché en 2019 soit 1,14 million de tonnes.
Si l’Asie possède près de 45% des capacités de production mondiales en 2019, l’Europe devrait accroître son industrie en concentrant près de 30% des capacités de production mondiales en 2024.
Contrairement à certaines idées reçues, les terres sur lesquelles sont cultivées les ressources destinées à la fabrication des plastiques biosourcés ne sont pas en compétition avec les autres usages des terres arables. En effet, seulement 0,016 % des sols cultivables, soit environ 0,8 million d’hectares, sont utilisés pour la production de matières premières à destination des polymères biosourcés contre 70 % pour les pâturages et 26 % pour les terres agricoles. L’essor des plastiques biosourcés ne va pas augmenter la surface de terres nécessaire à sa production. En effet, en 2024, les surfaces cultivées pour produire cette famille de bioplastiques sont estimées à 0,021%.
De plus, avec l’utilisation des biomasses de seconde et troisième générations en cours d’industrialisation, les matières premières issues du bois, de micro-algues, ou encore de déchets nécessiteront donc de moins en moins de surfaces de sols pour leur production.
A propos de : NaturePlast est une société française basée en Normandie (Ifs – 14), spécialisée dans les bioplastiques. Forte d’une expérience de plus de 10 ans dans ce domaine, elle dispose du portefeuille de matières premières et compounds biosourcés et/ou biodégradables le plus large en Europe. Elle accompagne également, avec sa société fille BiopolyNov, les industriels de la naissance à l’industrialisation de leur projet d’innovation. Grâce au savoir-faire en Recherche et Développement acquis au cours de ces années, NaturePlast et BiopolyNov se positionnent ainsi en experts dans le développement et la production de formulations pour des projets clients ou collaboratifs.